Pièce #54

    Imagination Artificielle : quand les machines rêvent

    – L’ADN 2017 –

    Après une année passée à explorer et à commenter les enjeux du développement et du perfectionnement de l’Intelligence Artificielle, le séminaire Post-Digital* de l’Ecole Normale Supérieure (mené par Béatrice Joyeux-Prunel et Alexandre Cadain) propose d’explorer l’Imagination Artificielle.

    Quand les machines rêvent

    A l’été 2015, Google Deep Dream génère ses premières hallucinations numériques; l’algorithme produit des motifs surprenants : on y discerne des animaux agrégés aléatoirement à des images du moteur de recherche, le tout fondu dans une palette de couleurs psychédéliques.

    Mais alors, les machines seraient-elles aussi capables de rêver, d’imaginer ?

    Quand les spécialistes s’accordent à dire que ce qui différencie fondamentalement la machine de l’homme réside principalement dans la capacité de ce dernier à éprouver des émotions et à adapter ses réponses à des situations diverses (casser un oeuf contre le rebord d’un bol est une tâche impossible à effectuer pour une IA, qui a pourtant des capacités de calcul et d’exécution très largement supérieures à celles d’un homme, rappelle Alexandre Cadain), Google Deep Dream pose la question de la frontière entre l’homme et la machine. Le laboratoire privé américain à l’origine de Vicarious, une technologie qui entend maîtriser l’intelligence de la machine, travaille ainsi sur des réseaux de neurones qui reproduiraient notre intelligence.

    Que penser de ce rapprochement inouï entre homme et machine ? Quelle posture adopter ? Comment envisager cette imagination artificielle ?

    L’imagination artificielle : une « nécessité d’époque »

    A une époque où la notion de singularité nourrit des imaginaires (plutôt catastrophistes) autour de l’IA, Grégory Chatonsky rappelle que l’Imagination Artificielle c’est l’imagination des machines, mais surtout l’imagination à propos des machines. A l’intersection des arts et des sciences, ce concept nouveau — mais dont on trouve déjà la trace dès les années 1960 avec le mouvement cybernétique — invite à penser au delà du « mythe de la singularité » , et à se projeter dans des imaginaires non-linéaires. Penser l’imagination artificielle c’est donc explorer la manière avec laquelle les imaginations individuelles peuvent nourrir l’imaginaire collectif, et peuvent participer à la production de nouveaux mythes.

    En cela, l’art un est espace particulièrement fertile, et c’est tout l’objet de ce séminaire que d’inviter artistes, chercheurs, et « experts » à se saisir de ce concept et à le discuter tout au long de l’année.

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