Broadcom propose 130 milliards de dollars pour racheter Qualcomm
Les Echos 2017
C’est du jamais vu dans l’univers de la tech ! Le groupe de semi-conducteurs Broadcom a annoncé ce lundi une offre de rachat de son concurrent américain Qualcomm, pour un montant total de 130 milliards de dollars (112,1 milliards d’euros).
Les actionnaires de Qualcomm, se voient proposer 70 dollars par action. L’offre comprend la reprise d’une dette de 25 milliards de dollars (21,6 milliards d’euros). Broadcom paierait cette somme en partie en numéraire, et en partie avec ses propres actions.
« Le conseil d’administration de Qualcomm, en consultation avec ses conseillers financiers et juridiques, va examiner la proposition afin de déterminer la décision qui serait dans le meilleur intérêt des actionnaires », a réagi l’entreprise californienne, ajoutant qu’elle ne fera plus de commentaire jusqu’à ce que ce processus soit terminé.
Qualcomm déjà engagé dans une opération
Qualcomm est lui-même engagé dans le rachat de son concurrent néerlandais NXP, une transaction valorisant ce dernier à 47 milliards de dollars. Broadcom a précisé que sa proposition de rachat était valable, que Qualcomm réussisse ou non à racheter NXP.
« Cette fusion potentielle soulève des interrogations sur la difficile prise de contrôle de NXP par Qualcomm », analyse Stuart Carlow, chez Abi Research. Elle pourrait en outre être considérée par certains actionnaires comme une « opportunité » pour mettre fin au conflit entre Qualcomm et Apple avec qui Broadcom est en « bons termes », ajoute l’expert.
Problème de concurrence
Le secteur des semi-conducteurs est en proie à une intense consolidation depuis 2014 : les grands acteurs du secteur, désireux de changer d’échelle pour mieux se positionner sur un marché de plus en plus concurrentiel, ont multiplié les acquisitions. Ils anticipent également le passage de la 4G à la 5G avec la co-existence des ordinateurs et des smartphones avec les voitures autonomes et « l’internet des objets ».
Un possible mariage Broadcom-Qualcomm pourrait toutefois se voir opposer le veto des autorités de la concurrence, les deux sociétés étant des acteurs de premier plan dans les technologies wi-fi et bluetooth et le second faisant déjà l’objet d’enquêtes pour position dominante dans de nombreux pays dont les Etats-Unis.