Des intelligences artificielles plus fortes que l’humain lors d’un test de lecture
Paru sur courrierinternational.com | 17.01.2018
Des réseaux de neurones artificiels développés et entraînés par le chinois Alibaba d’un côté et par l’américain Microsoft de l’autre ont obtenu de meilleurs scores que les humains au test de compréhension de l’université Stanford. Une première.
“Alors que les ordinateurs ont battu les humains à des jeux complexes comme les échecs, où la puissance de calcul brute et une mémoire infaillible ont donné un avantage non négligeable aux robots, les langages sont généralement perçus comme plus difficiles à maîtriser par les machines. Jusqu’à maintenant”, dévoile le South China Morning Post (SCMP).
Le 15 janvier, le géant de l’informatique chinois Alibaba (qui possède le South China Morning Post) a annoncé dans un communiqué qu’une intelligence artificielle qu’il a développée avait obtenu un score de 82,44 au SQuAD (un test de lecture de l’université Stanford consistant à répondre à plus de 100 000 questions basées sur 500 articles de Wikipédia), surpassant le score de 82,304 de ses rivaux humains.
Le même jour, Microsoft annonçait que son propre réseau de neurones profonds avait quant à lui obtenu 82,65 à ce même test, marquant ainsi “la première fois que des machines battent des êtres de chair [dans le domaine de la lecture et de la compréhension]”, insiste The Inquirer.
Des réponses précises pour un fonctionnement optimal
Cette victoire pourrait avoir de larges implications sur la façon dont les entreprises déploient l’apprentissage automatique tel que celui développé par Alibaba et Microsoft. “Nous estimons que la technologie mise en œuvre pourra avoir de nombreuses applications, notamment dans le service à la clientèle, les didacticiels de musées ou pour répondre aux questions des patients, ce qui libérera les hommes comme jamais”, indique, au site hongkongais du SCMP, Si Luo, responsable du traitement du langage naturel à la branche de recherche d’Alibaba.
Pour autant, les scientifiques d’Alibaba soulignent que leur système actuel “n’offre un fonctionnement optimal qu’avec des questions qui appellent des réponses précises.” Si les expressions sont trop vagues, pas correctes d’un point de vue grammatical ou qu’il n’y a pas de “bonne réponse”, la machine ne fonctionnera pas correctement.
Pékin leader en 2030
En attendant de nouvelles améliorations, ces avancées marquent l’entrée d’Alibaba dans la course au développement de l’intelligence artificielle dans laquelle ses compatriotes Tencent et Baidu sont déjà engagés. L’objectif ? “Enrichir le flux des réseaux sociaux, cibler des publicités et des services ou même faciliter la conduite autonome”, décrypte Bloomberg, qui ajoute que Pékin a approuvé la technologie dans un plan national visant à ce que le pays devienne le leader de ce type d’industrie en 2030.