L’armée américaine veut modifier génétiquement des plantes pour en faire des espions
Paru sur up-magazine.info | 16.01.2018 | Alexandre Aget
Désormais il vous faudra regarder d’un autre œil les plantes qui fleurissent dans nos jardins ou nos campagnes. Ce sont peut-être des espions. James Bond n’y avait même pas pensé, mais l’armée américaine est en train de le faire. Un programme de l’agence de recherche de l’armée américaine (DARPA) est en effet lancé pour modifier génétiquement des végétaux afin de les transformer en capteurs espions et envoyer des informations utiles en cas de crise.
Nous évoquons régulièrement les recherches de la DARPA dans nos colonnes. Il est vrai qu’elles sont souvent innovantes, mais aussi très perturbantes. Cette « Agence pour les projets de recherche avancée de défense » est une agence du département de la Défense des États-Unis chargée de la recherche et développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire. Elle fut créée sur l’impulsion du président Eisenhower, en réaction au Spoutnik russe, à la fin des années 50. On doit à ce qui s’appelait auparavant l’ARPA, un grand nombre d’innovations technologiques, parmi lesquelles figure l’Arpanet, qui deviendra l’Internet que vous utilisez tous les jours. La DARPA développe, seule ou en partenariat avec les meilleurs chercheurs, à l’aide de budgets de plusieurs centaines de millions de dollars, des robots, des implants pour le cerveau, des avions et drones sophistiqués, bref, tout un arsenal de technologies destinées d’abord à l’armée américaine. Depuis quelques années, elle a déployé d’importants moyens dans le secteur des biotechnologies. C’est à ce titre que l’agence a révélé à la fin de l’année dernière travailler sur un projet des plus fous : l’Advanced Plant Technologies (APT). L’idée est de modifier génétiquement des plantes afin de les transformer en capteurs espions.
Espions furtifs
La clé de la défense militaire, on le sait depuis la nuit des temps, c’est le renseignement. Toute armée cherche à obtenir des renseignements précis et exacts, en temps opportun. Pour répondre à cet objectif, on imagine aisément que l’armée américaine, à travers la DARPA, investit massivement dans le développement de capteurs électroniques et mécaniques très puissants. À ce titre, elle travaille sur des satellites pour observer les zones sensibles, des sismographes pour enregistrer le moindre essai nucléaire n’importe où dans le monde, des systèmes de renseignements électroniques etc. Mais le monde se complexifie de plus en plus et l’activité de surveillance doit être la plus distribuée possible. Ce qui n’est pas chose simple.
C’est la raison pour laquelle l’idée est venue d’utiliser ce qui existe largement dans la nature. Le nouveau programme Advanced Plant Technologies de la DARPA envisage les plantes, apparemment simples, comme la prochaine génération de collecteurs de renseignements. Un communiqué de la DARPA précise que « Le programme poursuivra la mise au point de technologies permettant de mettre au point des capteurs robustes et à base de plantes qui sont autonomes dans leur environnement et qui peuvent être surveillés à distance à l’aide du matériel existant ».