Pour l’ex-P.-D.G. de Google Chine, l’IA va détruire la moitié des emplois
Clubic.com 2018
Les évolutions dans le domaine de l’Intelligence artificielle ne manquent pas d’inquiéter les travailleurs : bien qu’il ne s’agisse que d’estimations, entre 10 % et 50 % des emplois pourraient être pris en charge par des robots. Les plus optimistes pensent qu’il faudra plusieurs décennies pour que ça arrive ; l’ancien P.-D.G. de Google Chine semble faire partie des pessimistes.
Dans un entretien accordé à la chaîne CNBC lundi 13 novembre 2017, celui qui a aidé à lancer la version chinoise de Google estime tout simplement qu’en dix ans, la moitié des emplois seront détruits.
Les « white collar jobs » disparaîtront en premier
Qu’est-ce qui est plus compliqué : changer une ampoule ou analyser des centaines de documents ? Intuitivement la réponse est l’analyse des documents, ce qui paraît une justification plausible au vu de la différence de salaire entre un cadre et un artisan. C’est vrai… sauf si vous êtes une Intelligence artificielle. Dans ce cas-là, c’est l’analyse de documents qui est plus simple.
Kai-Fu Lee, P.-D.G. de Sinovation Ventures et ancien P.-D.G. de Google (après avoir passé du temps chez Apple et Microsoft), considère en effet que ce seront bien les « white collar jobs » soit le travail pour lequel il faut, dans l’inconscient collectif, être habillé en costume (en gros, les cadres) qui seront remplacés en premier. « Les white collar jobs sont plus simples à remplacer car il ne s’agit que de pure analyse quantitative », a-t-il déclaré à CNBC. Sont concernés les analystes, les traders, les journalistes et même les personnes faisant du télémarketing et de la SAV : leurs tâches « peuvent être remplacées par un programme informatique ».
De nouveaux emplois créés par les robots ? Pas vraiment
Les robots, actuellement, ne peuvent pas réaliser des tâches plus simples comme changer une ampoule ou réparer certains produits : il leur manque la capacité à analyser les sensations, comme la vision, qui est propre à l’Homme, et la capacité à pouvoir coordonner l’analyse visuelle avec le mouvement des mains par exemple. Du moins cela leur est-il impossible pour l’instant.
Kai-Fu Lee a également une mauvaise nouvelle pour celles et ceux qui pensent que l’avènement de l’IA et des robots pourrait créer d’autres emplois (ce qui réduirait le nombre d’emplois perdus) : c’est faux. Selon lui, s’il faudra bien des personnes pour programmer des robots, « une personne peut programmer 10.000 robots ». Pour 10.000 personnes qui perdront leur emploi, par exemple dans une usine, il n’y aura donc qu’un seul emploi de créé.
L’ancien P.-D.G. de Google Chine estime donc que d’ici une dizaine d’années environ, la moitié des emplois actuellement existants seront détruits. Une disruption jamais vue auparavant, qui ne manquera pas de créer une crise sociale sans précédents.